Commémoration du 11.11.2014

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Discours liminaire de Madame la Préfète

Monsieur le Bourgmestre,

Madame l’Echevine, Messieurs les Echevins,

Mesdames et Messieurs les représentants du 12e de Ligne,

Mesdames et Messieurs les représentants des Anciens Combattants,

Chers Collègues, Chers Elèves,

Cette année encore, je suis très heureuse et honorée de vous accueillir au nom de tous les membres des personnels au sein de l’Athénée Royal – Ecole d’Hôtellerie de Spa. Si nous nous réunissons annuellement, c’est pour commémorer et nous souvenir de tous ceux qui ont perdu la vie, qui ont combattu pour défendre nos valeurs, nos droits, notre pays, notre drapeau.

Il y a 100 ans, pour des raisons politiques, économiques et sociales, l’Allemagne envahissait la Belgique pour contourner les armées françaises par le nord en violant de la sorte la neutralité belge définie par le traité de 1831. Cette rupture du traité déclencha l’entrée en guerre du Royaume Uni. Les Allemands imaginaient que la traversée de la Belgique se ferait rapidement. Mais c’était sans compter sur le courage, la pugnacité, la résistance des soldats belges. Cette résistance permit à l’Armée française de se positionner et d’adapter sa tactique mais les villages, les familles, les soldats subirent de lourdes pertes…Les massacres touchèrent principalement les villes et les villages de Wallonie. De nombreux civils furent touchés.

Si l’année dernière, j’insistais sur le rôle des femmes durant cette abominable guerre, à l’heure où les jeunes étudiants en médecine manifestent, il me semble opportun d’insister, de souligner le rôle essentiel du monde médical. La première guerre mondiale est le premier conflit majeur du XXe siècle qui se caractérise par un seuil de brutalisation et de déshumanisation jamais atteint. De nombreux types de blessures apparaissent. Des médecins, infirmiers se rendront sur le terrain pour apporter leur savoir, leur savoir-faire aux blessés touchés par les grenades, les obus… Le monde médical doit redoubler d’efforts, d’inventivités, pour soigner, pour atténuer les souffrances des hommes sur le front et les civils. Ainsi, Marie Curie, qui a déjà reçu deux prix Nobel lorsqu’éclate la guerre, crée un service d’ambulances. Les unités chirurgicales mobiles permettent de ne pas trop déplacer les blessés et surtout de radiographier les blessures. La chirurgie maxillo-faciale avance à grands pas : les « gueules cassées », pour utiliser une expression de l’époque, sont pris en charge et sur le plan physique et sur le plan psychologique. Les hôpitaux de campagne voient le jour.

Il est important de souligner le travail indispensable des équipes médicales qui se retrouvent également en première ligne pour soigner les blessés et ce, bien souvent, au péril de leur vie.

Le médecin du front, loin des théories imaginées en temps de paix, sera soumis à des choix cruciaux : intervenir ou s’abstenir. Si le premier choix nous semble parfaitement évident, le second sera bien souvent la seule option possible pour ces médecins. La vie dans les tranchées sera d’abord et avant tout une vie de choix et de sacrifices.

Toute une chaine médicale a dû se créer : des médecins, des infirmiers, des brancardiers, des volontaires,…afin de soigner, de sauver et d’apporter du réconfort aux hommes partis combattre l’envahisseur.

Souvenons-nous d’eux, de ses hommes, de ses femmes qui au péril de leur vie en ont sauvé d’autres.

Nous ne devons notre liberté actuelle qu’au courage de la population qui a choisi de sauver un pays avec ses valeurs mettant en exergue de la plus belle des manières, notre devise « L’union fait la force ».

Que cette devise soit encore d’actualité, qu’un certain nombre de politiciens se souviennent des sacrifices, du travail, du courage de tous ceux qui ont combattu pour la Belgique. Si certains adultes oublient ou veulent minimiser l’impact de cette guerre, nos jeunes continuent à perpétuer la mémoire, continue à travailler sur le devoir de mémoire et ce, dès les classes du fondamental. Nous allons les écouter car ce sont eux qui feront que la Belgique, notre Belgique unie puisse prospérer.

Je vais céder la parole aux élèves de 6e primaire qui comme chaque année ont préparé des lectures et ensuite ce sont les rhétoriciens du site Athénée et du site Hôtellerie qui vous présenteront leurs réflexions.

Je les encourage vivement à prolonger ce moment de souvenir car oublier le passé, c’est permettre aux erreurs de refaire surface. Notre pays, nos enfants ne méritent pas que l’on prenne ce risque.

Place à nos jeunes.

Textes des élèves du fondamental

Commémoration du 11 novembre 2014 – Classe de Mme C. Remion

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Mesdames, Messieurs,

En mémoire des courageux soldats qui se sont battus pour notre liberté nous avons choisi de vous réciter quelques extraits des lettres du front.

1. « Les gens de l’arrière ne connaissent pas notre vie et ne s’en font pas une idée. Vivre dans la boue et dans l’eau, couché tout habillé, parfois rongé de vermine sans nom, sans même pouvoir retirer ses souliers trempés. Faire des corvées, poser des fils de fer en silence et en hâte la nuit et se faire tuer, empoisonner, mourir l’intérieur brûlé !

Ah maudit enfer ! ».

2. « Le sac tire et fait mal aux épaules, secoué dans cette course houleuse sous l’assaut des éléments. La tranchée est bouchée par un éboulement frais dans lequel on s’enfonce. On est obligé d’arracher ses pieds de la terre molle et adhérente en les levant très haut à chaque pas … Il faut, à un endroit, se baisser très bas pour passer au-dessous d’un pont massif et gluant qui franchit le boyau, et ce n’est pas sans peine qu’on y arrive : on est forcé de s’agenouiller dans la boue , de s’écraser par terre et de ramper à quatre pattes pendant quelques pas … Encore une fois un remous violent. On stoppe brusquement et comme tout à l’heure je suis jeté sur Poterloo et m’appuie sur son dos, il me crie : courage vieux, on arrive !

Tout à coup, une explosion formidable tombe sur nous. Je tremble jusqu’au crâne, une résonnance métallique m’emplit la tête, une odeur brûlante de souffre pénètre mes narines et me suffoque. La terre s’est ouverte devant moi. Je me sens soulevé et jet, plié, étouffé et aveugle à demi dans cet éclair et ce tonnerre. Je me souviens bien pourtant : pendant une seconde et instinctivement je cherchais éperdu mon frère d’armes, j’ai vu son corps monter debout, noir les deux bras étendus de toute leur envergure et une flamme à la place de la tête ».

3. « Les deux litres qu’emportent nos bidons sont vite épuisés. On peine durement, presque toujours, et presque toujours « il fait soif ». Le problème de la soif est souvent cruel. Sur la rive gauche de la Meuse, il n’y a pas d’eau. Sur la rive droite il y a des sources excellentes. Mais les Allemands qui y ont vécu, les connaissent comme nous. Ils y précipitent jour et nuit tant d’obus que les hommes qui y vont goûter l’eau risquent chaque fois d’y perdre le goût du pain ».

4. « Vivre avec les morts : une odeur infecte nous prend à la gorge dans notre nouvelle tranchée à droite des Eparges. Il pleut à torrents et nous trouvons des toiles de tentes fichées dans les parois. Le lendemain à l’aube, nous constatons que nos tranchées sont faites dans un charnier : les toiles de tente cachaient la vue des corps et des débris. Au bout de quelques jours et le soleil aidant, les mouches nous envahissent. L’appétit a disparu. Les hommes ont le teint cireux, les yeux cernés ».

5. « Les rats : en quantité incalculable, ils sont les maîtres de la position. C’est par centaines qu’ils pullulent dans chaque débris de maison, les abris de bombardement. Je passe des nuits terribles : recouvert totalement par mes couvre-pieds et ma capote, je sens pourtant ces bêtes immondes qui me labourent le corps. Ils ont parfois quinze ou vingt sur chacun d’entre nous et après avoir tout mangé, pain, beurre, chocolat, ils s’en prennent à nos vêtements. Impossible de dormir dans ces conditions : cent fois chaque nuit je me débats sous les couvertures et la frayeur que je cause par la brusque lumière d’une lampe électrique n’est que de courte durée. Instantanément, ils reviennent plus nombreux ».

Présentation de la guerre 1914-1918 en tableaux par la classe de Monsieur Dirich.

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Tableau n°1 : les coquelicots.

Un médecin militaire anglais a comparé les coquelicots des champs de Flandre aux soldats morts durant la Grande Guerre ; le rouge de la fleur rappelant le rouge du sang.

Tableau n°2 : la Belgique violée.

Pour attaquer plus facilement la France, les Allemands envahissent notre pays.

Les Belges les repoussent et rejoignent la Triple Entente. L’armée belge vient se retrancher derrière l’Yser, commandée par le roi Albert Ier.

Tableau n°3 : La Belle Epoque.

C’était pour tous le début de la civilisation des loisirs. Les familles prenaient des bains de mer. Cette année –là, le Belge Philippe Thys gagnait le Tour de France 1914.

Tableau n°4 : l’attentat de Sarajevo.

Pan, Pan, le 28 juin à Sarajevo, en Bosnie des coups de feu éclatent !

L’Archiduc, héritier d’Autriche, François Ferdinand et sa femme sont assassinés.

L’effet domino entraîne la triple entente et la triple alliance. La guerre est en marche.

Tableau n°5 : les tranchées.

La vie des soldats était difficile dans les tranchées, il faisait très froid, ils ont faim et souffrent de la soif. Les rats courent à leurs pieds, transportant des maladies Des obus fusent de partout au-dessus de leurs têtes, des coups de feu explosent à tout bout de champ.

Tableau n°6 : la vie difficile des civils.

Les civils connaissent eux aussi la faim, le froid … Ils subissent des violences et des massacres. Mais surtout, ils connaissent la peur, la peur d’être tué, la peur d’apprendre la mort d’un être cher : un mari, un fils, un frère, un père …

Tableau n°7 : l’Armistice.

Le 11 novembre 1918, les armes se taisent. La paix est signée, c’est l’Armistice.

Plus jamais la guerre ! War never again ! Nie wieder Krieg ! Meer Oorlog!

Discours de BURTON Margot (6e B)

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Mesdames,

Messieurs,

Voilà aujourd’hui nonante-six ans que chaque année les hommes se réunissent en Belgique, en France et ailleurs en Europe pour commémorer ensemble l’armistice du 11 novembre 1918. 

Cette cérémonie garde une importance capitale partout où elle a lieu. Elle nous permet, en effet, de prendre le temps de se rappeler l’effroyable conflit mondial qu’il y eut cent années auparavant.

Cent ans. N’est-ce pas là une longue période ? Il nous est parfois difficile aujourd’hui de prendre conscience d’une vie à cette époque. Il nous est parfois difficile de revoir ces hommes, se battant à mort dans un conflit qui n’était peut-être pas le leur. Une querelle dont ils avaient pris pourtant part pour le bien de leur famille, de leur pays, de leur nation. Ou de situer leurs souffrances, tant aujourd’hui elles sont atténuées par le temps. Atténuées. Mais pas oubliées. Honteux, misérable, désolant, inacceptable serait de laisser oublier.

C’est aujourd’hui que nous faisons cet effort de ne pas oublier. Nous remercions ainsi tous ceux qui ont souffert, gardant courage, et qui nous ont assuré un avenir meilleur. Un avenir de paix. Une paix dont moi et ma génération sommes à présent garants.

Mais comment puis-je me rendre responsable de perpétuer la paix ?

Voyez-vous je me souviens que lorsque j’étais petite, il suffisait que le mot guerre apparaisse dans le synopsis d’un film pour que je refuse de le regarder. Ma mère disait que je me voilais la face. Je ne voyais pas ça ainsi. Alors, lorsqu’elle m’accusait, je lui répondais simplement : « Je ne nie pas les guerres passées. Je comprends qu’elles ont eu lieu. Et je sais que c’était atroce. Mais je ne veux pas de détails. » Et elle me disait « Il est important de connaitre les détails, pour ne pas les reproduire, pour les voir arriver, et pour les éviter dans l’avenir. » Elle avait raison bien évidemment. 

Aujourd’hui encore les détails sont loin d’être ma tasse de thé. Mais je prends le temps de les apprendre, de les méditer.

Parce qu’il est également là non ? Le but de cette cérémonie ?

On rend hommage. On dit merci. On dit « C’est bien fini ». Mais surtout on dit « Plus jamais ».

Nous conviendrons que ce n’est pas aussi simple que ça. On n’empêche pas une guerre d’arriver en le demandant. Mais que pouvons-nous faire, nous, jeunes citoyens belges, pour empêcher de reproduire les erreurs du passé ? Commençons par dire  » Plus jamais « .

Entrons dans le monde des grands, et entreprenons de faire partie de ceux qui n’oublient pas.

Discours de COMPERE Laurence (6eA)

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Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

Nous sommes réunis aujourd’hui pour commémorer l’Armistice du 11 novembre 1918 qui marque la fin de la première guerre mondiale. Il y a 96 ans, cette guerre a fait plus de 9 millions de morts et pas moins du double de blessés. Parmi eux on dénombre des Belges, des Liégeois, des Franchimontois …des Spadois.

Ceux-ci n’avaient pas choisi de mener ce combat et pourtant ils ont défendu leur patrie vaille que vaille. Alors qu’Hitler a envahi la Belgique avec ses troupes allemandes, des hommes et des femmes, qui faisaient autrefois partie des nôtres, nous ont quittés parce qu’ils avaient choisi de défendre des valeurs telles que la liberté, la paix et la fraternité. Durant 4 ans, ils ont vécu dans les tranchées et lutté contre l’ennemi pour nous garantir la démocratie et un futur meilleur.

Aujourd’hui il ne s’agit pas de célébrer la victoire, mais plutôt la fin de la guerre et des souffrances qu’elle a engendrées. Aujourd’hui, nous célébrons la paix. A l’approche du centenaire, il est de notre devoir de nous rappeler les bienfaits de la paix et de la démocratie dans notre pays. La paix qui règne dans notre pays nous permet de veiller à la santé de chaque citoyen belge, à assurer sa sécurité et à rendre l’enseignement accessible à tous. La paix prend part au bon développement de notre société, il faut nous rappeler combien elle est précieuse. C’est la raison pour laquelle il faut continuer de rendre hommage à ceux qui l’ont payée de leur sang.

La paix qu’ils nous ont offert est une paix méritée et je tiens à souligner le courage et la cohésion dont ils ont dû faire preuve pour la mener à bien. Il faut à tout prix maintenir cette union entre les Belges, n’oublions pas que l’union fait la force et que sans elle, notre destin serait tout autre.

La promesse d’un avenir meilleur qui a été faite le 11 novembre 1918 n’a pas été tenue et en 1939, un nouveau conflit mondial éclate. Il est différent dans la forme mais pas dans le fond. En effet, toutes les guerres se ressemblent car l’Homme éprouve beaucoup de mal à apprendre de ses erreurs.

Aujourd’hui encore, des Hommes en entraînent d’autres vers la mort en échange de territoires et de ressources économiques ou bien pour mettre en avant leurs idéologies. Cet attrait qu’à notre société pour le matérialisme porte à croire que certains hommes sont incapables de prendre conscience de la valeur d’une vie. Une vie n’a pas de prix, que ce soit la vôtre la mienne ou celle d’un autre, personne ne devrait pouvoir nous l’ôter.  

Nous ne vivons pas de drame actuellement en Belgique mais je voudrais rappeler qu’ailleurs dans le monde, des hommes des femmes et des enfants vivent de rudes épreuves et qu’il est de notre devoir de leur venir en aide. Nous devons leur venir en aide comme nos aînés l’ont fait avec nous car même si nous sommes égalitaires, ils ne jouissent pas des mêmes droits. Ne laissons pas le racisme leur ôter la plus belle richesse qui soit, la vie.

Vivons dans l’espoir d’un monde meilleur pour tous et agissons pour que les générations suivantes profitent des mêmes droits que les nôtres.

Pour nos anciens combattants et ceux du monde entier,

Merci.

Discours de GIROUT Claire (6e B)

Mesdames, Messieurs,

En ce 11 novembre 2014, jour de l’armistice de la première guerre mondiale, nous commémorons les soldats morts au combat pour défendre notre patrie et ses valeurs.

            De plus, cette année est le centenaire de la « terrible guerre ». Malgré le décès des derniers témoins, cette guerre reste gravée dans la mémoire collective de notre pays. Alors aujourd’hui, pensons à ceux qui nous ont défendus. Même si cela fait déjà cent ans que nos aïeux ont souffert ou perdu la vie, gardons-les vivants dans nos esprits, rendons leur hommage et remercions-les pour la liberté et les valeurs démocratiques dont nous profitons quotidiennement grâce à eux. 

            Rappelons-nous que la Belgique qui a joué un rôle majeur dans cette guerre, occupe une place centrale dans la commémoration du 100e anniversaire qui se fait au travers de cérémonies nationales à rayonnement international. 

            En effet, elle apparaît comme un cas un peu particulier. Petit pays dont la neutralité a été violée, pays entraîné malgré lui dans la guerre, pays envahi qui ne connaît que le front et les territoires occupés, la Belgique a vécu la guerre différemment des autres belligérants. Car elle connut, non seulement l’horreur des tranchées, mais aussi les boucliers humains et les massacres d’innombrables civils, la destruction de plusieurs villes et les déportations de nombreux ouvriers, la misère, la faim, mais aussi la première aide internationale alimentaire de toute l’histoire de l’humanité. Seul pays sur le front occidental à être quasi totalement occupé, la Belgique paraît a posteriori comme un véritable laboratoire, conscient ou non, des pratiques de violences extrêmes, y compris contre les civils, qui caractériseront l’ensemble du 20e siècle. 

            Alors, aujourd’hui, essayons de trouver en nous la paix pour pouvoir la partager et la répandre autour de nous. Tentons de sauvegarder cette paix si précieuse. Songeons aussi aux populations victimes de guerres, à l’heure actuelle, que ce soit en Syrie, en Irak, en Ukraine ou en Afrique, qui souffrent et meurent sous les bombardements et les attentats de toutes sortes. Inspirons- nous de ce jour pour en tirer des leçons et éviter que de tels drames ne se reproduisent.

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Discours de ARPIGNY Esther (6eA)

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Monsieur le bourgmestre, mesdames, mesdemoiselles, messieurs,

En ce 11 novembre 2014 nous commémorons l’armistice de la première guerre mondiale et le centenaire de celle-ci donne à notre cérémonie un caractère particulier.

Profitons de ce jour pour réfléchir à cet évènement tragique que fut la guerre 14-18. Commémorer un drame et rappeler ses méfaits c’est en quelques sortes lui donner une chance de ne plus se répéter.

La première guerre mondiale, comme toutes les guerres, c’est avant tout une lutte du bien contre le mal, une période de crise impliquant une remise en question et des choix. Préfèrerons-nous le courage ? A la lâcheté. La force ? A la faiblesse. La solidarité ? A l’égoïsme. Tant de questions que se posèrent ces hommes et ces femmes, citoyens de notre nation qui, ayant pris les bonnes décisions, purent clamer fièrement lors de la libération que « l’union fait la force ».

Bien sûr, le soldat mobilisé n’a pas toujours choisi de partir au front. Cependant, il l’a fait avec le courage et la ténacité nécessaires pour nous mener à la victoire.

D’autre part, la population qui vivait sous l’occupation a également fait preuve de ces vertus. C’est pourquoi je tiens à leur rendre un hommage particulier. En effet, les vrais combattants sont évidemment ceux que l’on retrouve sur le front, prêts à se battre jusqu’à la fin, mais pas seulement. En temps de guerre, je pense que chacun se découvre une part de résistant, prêt à lutter et à faire des sacrifices pour sa famille, ses amis, ou de simples inconnus. Ce qui est important, c’est de ne pas renoncer, de ne pas laisser ce côté de lumière être submergé par un côté plus sombre. C’est pourquoi ces gens qui n’ont pas perdu espoir et qui ont défendu l’honneur de notre pays méritent également le titre de combattant. C’est la bravoure et la force d’esprit de ceux-ci qui nous ont permis de bénéficier de notre démocratie actuelle.

De nos jours, en Belgique, on ne demande pas aux citoyens de se battre à proprement parlé, mais plutôt de conserver un esprit solidaire et critique en toutes circonstances. Voilà une raison pour laquelle il est important de prendre exemple sur les combattants.

Une citation dit qu’il faut « apprendre de ses erreurs ». Il y a toutefois quelque chose qui m’interpelle ; tandis que le monde se réunit pour fêter l’armistice, connait l’importance de ce mot et sait à quel point la guerre est destructrice, alors pourquoi le monde demeure-t-il un immense champ de bataille ? Pourquoi le fait que tous les hommes se valent et méritent tous de vivre libres n’est pas encore une valeur ancrée dans l’esprit des gens ? Et c’est une honte que de ne pas avoir su tirer leçon d’un tel évènement.

Alors si c’est important de regarder vers l’avant, il est primordial de parfois prendre le temps, comme aujourd’hui, de se retourner quelques instants sur le passé que fut le nôtre afin de saluer le courage et la bravoure de nos ainés, qui nous ont fait le cadeau d’une vie meilleure.

Merci de votre attention

Discours de HAID Julien (6eTQ)

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« J’ai vécu la faim et le froid. J’attendais avec impatience les communiqués en provenance du front. Les plus belles nouvelles, et les plus importantes, disaient toutes la même chose : il vit encore ! Pendant la première guerre mondiale, j’ai eu peur pour mon père. Pendant la seconde, pour mon mari. »

Dans le cadre de la commémoration de la guerre 14-18, Gertrud Dyck, âgée de 106 ans, a été interrogée par une journaliste allemande et c’est son témoignage que j’ai choisi d’évoquer aujourd’hui. Cela pourrait sembler étonnant quand on sait que Gertrud Dyck vivait à Berlin pendant la guerre. Vous l’avez compris, Gertrud Dyck est allemande !

On a tendance à penser que les Allemands étaient tous mauvais, et on estime que le témoignage d’un ou une Allemand(e) ayant vécu pendant la guerre n’a pas la même valeur que celui d’un Anglais, d’un Français ou d’un Spadois… Les surnoms qu’on entend encore aujourd’hui, comme « boches » ou « Fritz » en sont la preuve.

Or les familles allemandes ont, elles aussi, vécu les privations, la faim, le froid. Elles aussi ont attendu les lettres d’un mari, d’un père, d’un fils, parti au front. Le peuple allemand n’a en effet pas choisi de faire la guerre, mais y a été contraint.

De nos jours, les préjugés sur la responsabilité partagée par tous les Allemands n’ont pas disparu et je pense qu’ils ne disparaîtront pas de sitôt, tant la blessure des deux guerres a laissé des traces en Europe. Pourtant les familles allemandes, tout comme les familles anglaises, françaises, et spadoises, n’avaient rien demandé.

« L’argent était rare. Souvent, nous attendions notre mère à la fenêtre, le ventre gargouillant de faim. Ça n’était pas toujours simple, et puis maman voulait aussi manger un peu quelque chose. Mes pires souvenirs se situent en 1918, la dernière année de guerre, et puis aussi le mauvais pain noir. C’était un truc abominable, ça vous collait à la langue une fois que vous aviez mordu dedans »

On oublie souvent qu’à l’époque, les ventres étaient vides, en Allemagne comme ailleurs. La nourriture n’était pas abondante comme aujourd’hui et le peu qu’il y avait était infect. Mais les gens étaient déjà contents d’en avoir.

Quand on voit les quantités de nourriture dont se débarrassent chaque jour les grandes surfaces, mais aussi les familles, alors que la date de péremption n’est pas toujours dépassée, on devrait avoir honte !

Ce type de témoignage nous rappelle que le frigo plein n’est pas une évidence et qu’à côté du gaspillage intensif qui caractérise notre société de consommation, il y a également des gens qui souffrent encore de la faim, même chez nous, alors que nous ne sommes pas en guerre.

« Pour mes frères et sœurs et pour moi, les grands immeubles sociaux aux arrière-cours enchevêtrées qui entouraient notre logement constituaient un gigantesque terrain de jeu. L’époque était difficile, mais nous nous sentions libres »

À l’époque de la guerre, les enfants étaient heureux avec rien : une simple cour suffisait à leur bonheur. « Ils se sentaient LIBRES ». Ces mots de la centenaire berlinoise m’ont interpelé. Actuellement, les enfants sont tristes, frustrés, colériques quand ils n’ont pas le jouet qu’ils désirent. Les caprices alimentaires sont également nombreux.

Bien entendu, je ne souhaite pas qu’ils connaissent un jour la guerre, mais je me pose cette question : ne perdons-nous pas de vue les valeurs essentielles ? Apprenons-nous aux enfants l’importance du courage, du respect, du bonheur simple et partagé ?

Discours de DELPORTE Mélina (6eP Boulangerie)

Mesdames et messieurs, posons-nous la question : savons-nous VRAIMENT ce qu’il s’est passé pendant la guerre ? Certains répondront spontanément OUI, grâce à nos cours d’histoire, aux nombreux livres sur le sujet, aux documentaires et à Internet. Mais cela nous permet-il de connaître LA vérité ?

Je pense quant à moi que les seuls qui connaissent cette vérité, ce sont ceux qui ont vécu la guerre de l’intérieur. Et c’est grâce à eux qu’on peut comprendre ce qu’il s’est vraiment passé. Il est important de conserver vivante cette mémoire, d’autant que les témoins des deux guerres sont de moins en moins nombreux aujourd’hui. C’est grâce à leurs témoignages que l’on sait par exemple ce que les hommes ont fait pour notre pays avec leurs compagnons d’armes, et je pense qu’il n’est pas inutile de les remercier encore aujourd’hui.

Les témoignages nous permettent également de découvrir la vie des civils, attendant leur fils, père ou mari parti au front, et subissant également des privations.

Nous avons découvert le témoignage de l’italienne Emma Morano, qui, à 114 ans, est la doyenne d’Europe. Elle a été fiancée à un militaire parti se battre dans la montagne avec des alpins et qui est tombé sur le champ de bataille. Voici ce qu’elle raconte de sa vie pendant la guerre :

« Dès l’âge de 13 ans, j’ai travaillé dans une filature où nous tissions des sacs de jute sur une machine à coudre longue de 8 ou 9 mètres, et gare à nous si nous cassions quoi que ce soit, car il fallait le payer ! » « On mangeait du riz, un peu de pain et de fromage et on se chauffait au poêle. Je rapportais moi aussi de l’argent à la maison, malgré ma santé fragile »

Nous les jeunes, nous ne réalisons pas la chance que nous avons. On a le droit à l’école, le droit de manger à notre faim et de s’amuser. Et ce ne sont pas les loisirs qui nous manquent ! À l’époque de la guerre, les enfants ne faisaient pas ce qu’ils voulaient ! Ils devaient travailler et ramener de l’argent, pour simplement avoir à manger sur la table ! À l’âge que nous avons aujourd’hui, les responsabilités qu’ils avaient étaient énormes, dans la vie civile… mais aussi militaire.

La centenaire se rappelle de la vie avec sa famille : « Nous vivions dans un des logements réservés aux ouvriers derrière l’aciérie. Pour passer le temps, je chantais et les gens s’arrêtaient sous ma fenêtre pour écouter. J’avais une belle voix. Augusto était tombé amoureux. Avec ma sœur Angela, nous écoutions souvent la radio, où arrivaient aussi les nouvelles du front. C’étaient les années des rêves, malgré la guerre. Nous allions danser et nous ne rentrions pas toujours à l’heure ! Ma mère venait nous chercher et nous ramenait à coups de trique ! »

La phrase « C’étaient les années des rêves, malgré la guerre » m’a beaucoup touchée : même avec des responsabilités, des privations et des interdictions, elle arrivait à s’amuser, à chanter et à danser. Même sans rien, elle a trouvé de quoi égayer son quotidien.

Au plus fort des guerres et des catastrophes, l’homme trouve encore la force d’aimer et de vivre. Le message d’Emma est donc plein d’espoir quand on pense à toutes les populations qui vivent aujourd’hui des conflits.

Je pense que les monuments, et les commémorations comme celle que nous faisons aujourd’hui, sont là aussi pour rappeler la vie des hommes, des femmes et des enfants, aussi bien celle du soldat le plus héroïque que celle d’une petite adolescente italienne, pendant la guerre. Il ne faut pas réduire la guerre à des chiffres et des dates, mais penser à chacune des vies qu’elle a transformées. Emma, elle, avait imaginé un avenir différent : « Avec Augusto, nous rêvions de passer notre vie ensemble, nous étions jeunes et fiancés. Lorsque les soldats ont été mobilisés, lui aussi est parti pour se battre. Nous nous sommes dit au revoir et, pendant quelque temps, j’ai reçu ses lettres. Bien sûr que nous y parlions d’amour. Et de la guerre, aussi. Et puis les lettres ont cessé d’arriver. Et je n’ai plus revu Augusto ».

Le 3 août 2014, cela a fait 100 ans que la guerre a été déclarée en Belgique. Et dans 4 ans, cela fera 100 ans qu’elle s’est terminée, le 11 novembre 1918, jour de l’Armistice. Ne réduisons jamais cette date à un jour de congé ! Rappelons-nous qu’elle symbolise avant tout notre liberté, chèrement payée par des hommes, des femmes et des enfants qu’il ne faut pas oublier.

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