Cour d’Assise de Liège

Le 15 janvier dernier, les élèves de 5e et 6e année en option latin-grec de l’Athénée Royal de Spa se sont rendus à la Cour d’Assise de Liège avec leurs professeurs. Ils ont assisté à une partie du procès d’Aythem Mannaï, un Français de 28 ans accusé de vol avec circonstance aggravante de meurtre et d’incendie volontaire ayant causé la mort du garagiste Giovanni Cipriani alors âgé de 55 ans.

 

Tout au long de la journée les élèves ont pu prendre des notes afin d’en apprendre plus sur le déroulement d’un procès, et afin d’établir une comparaison entre la Justice dans l’Antiquité et la Justice actuelle.

 

Les faits se sont déroulés le 16 décembre 2011, alors que l’apprenti mécanicien avait été renvoyé quelques jours auparavant par son patron Giovanni Cipriani en raison de ses absences et retards injustifiés. En fin de journée, Aythem s’était rendu au garage situé à Pousset (Remicourt) dans le but de voler de l’argent, mais suite à une altercation avec son ex-patron, il l’assomme et met le feu à l’établissement.

 

L’accusé a pu être identifié grâce au témoignage d’un client venu rechercher son GPS avant que l’incendie ne se déclare et sur lequel on a retrouvé l’ADN d’Aythem. Celui-ci sera alors emprisonné à Lantin en attendant son jugement mais refusera de coopérer avec la police. L’individu était déjà connu des services judiciaires pour petite délinquance, vols et dégradations.

 

Pendant plus d’un an, il a nié les faits. Ensuite il a déclaré s’être rendu au garage pour discuter de son licenciement et justifier ses absences répétitives. Selon Aythem, l’incendie était accidentel et il n’en connaissait pas la cause : monsieur Cipriani aurait bousculé un bidon d’essence et l’incendie se serait alors déclaré. Durant un interrogatoire il change de version et ajoute que l’incendie se serait peut-être déclaré accidentellement à cause du mégot de cigarette qu’il avait jeté cinq minutes auparavant … Après 3 ans, il reconnaît lors du procès avoir dérobé 250 euros, une somme ridicule par rapport au 1300 euros qui lui sont reprochés.

 

Jeudi matin, le Président du jury a interrogé divers témoins ainsi que la partie civile. Parmi eux, les parents de l’accusé étaient présents et ont obtenu l’accord du Président de parler à leur fils durant l’audience. Ceux-ci lui ont demandé de parler, de dire la vérité à la famille de monsieur Cipriani ainsi que de lui demander pardon. Cette intervention inattendue n’a pas manqué de retenir l’attention des élèves, tout comme les plaidoiries auxquelles ils ont été particulièrement attentifs l’après-midi.

 

Vendredi soir, le verdict est tombé : monsieur Aythem Mannaï a été condamné à une peine de 25 ans de prison. Le président du jury a souligné l’absence de circonstances atténuantes pour justifier cette « lourde » peine à laquelle l’accusé ne s’attendait pas.

 

Cette journée à Liège aura été pour les élèves l’occasion d’analyser les différentes techniques oratoires abordées aux cours, et même de confirmer certains dans leur choix d’étude l’an prochain.

 

Laura Compère

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